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23 janvier 2015 5 23 /01 /janvier /2015 16:11
Meilleurs voeux

Il reste une semaine pour souhaiter de belles choses à tous ceux qu’on aime.

Cette année je ne me suis pas précipitée, je n’ai pas envoyé mes vœux tout de suite, comme d’habitude.

J’ai décidé de jouer à un jeu dangereux : ne pas me manifester la première, laisser le temps aux autres de réagir, de faire plaisir. J’étais aussi curieuse de voir ce qui arriverait si je ne faisais rien.

Alors j’ai attendu. J’ai attendu les vœux des autres, pour ne plus être simplement celle à qui on répond.

Donc non, je n’ai pas saturé le réseau en envoyant des dizaines de textos à mes contacts le 31 décembre à minuit pile, j’ai simplement profité de ceux qui étaient avec moi à ce moment là.

Non je n’ai pas envoyé de messages de lendemain, ni les jours qui ont suivi.

Non en ce tout début du mois de janvier je n’ai pas souhaité une bonne année à ceux qui étaient loin de moi, à ceux que je ne croisais pas. Je comptais le faire plus tard, laisser un peu filer le temps, histoire de voir.

J’ai vu. Peu à peu, quelques bons vœux sont arrivés, mais globalement je me rends compte que beaucoup ne prennent pas le temps.

Et puis l’actualité, tragique, s’est imposée. Il est devenu compliqué de souhaiter une bonne année compte tenu de ce qui venait de se passer. Il devenait compliqué de rester léger et optimiste, à l’aube d’une année qui débutait très mal, pour nous tous.

Malgré cela, dans les semaines qui ont suivi, j’ai finalement envoyé mes vœux à quelques personnes qui me sont chères en me disant que ce petit jeu était un peu (voire très) con. Si je pensais à mes amis, si j’avais envie de leur envoyer un peu d’attention, si j’avais envie de leur souhaiter de jolies choses, il fallait le faire. C’était important.

Les choses ont repris leur cours normal : j’ai écrit, ils m’ont répondu.

Il y a une personne, une seule, pour laquelle j’ai tenu bon, et je n’en suis pas fière car cela m’a surtout attristée. Triste d’en être rendue là. Forcément. Triste de voir que les choses ne changeraient pas, ne pouvaient pas changer, plus maintenant, resteraient bloquées comme ça. Mais c’était important.

Comme à chaque fois, ça m’a fait mal. Un petit peu mal, de manière diffuse, car il n’y a rien de dramatique, il n’y a que de la tristesse et de la déception. Et puis au fond de moi j’espérais, mais je savais très bien que rien de viendrait.

J’ai pensé à lui tout de suite, à minuit, et puis le lendemain, et les jours d’après, et ceux encore après. Tout au fond de moi, je me suis que peut-être, pour une fois, une seule petite fois, il allait penser à moi, et m’envoyer deux mots, rien que deux : « bonne » et « année », ou alors « meilleurs » et « vœux ». Je sais bien maintenant que contrairement à ce qu’on pourrait penser, écrire des tartines, ce n’est pas son fort. Je le sais ça, je me suis fait une raison. Alors je n’attendais que deux mots, quelque chose de simple à faire, rapide, que même une personne très occupée trouve le temps de faire. Encore faut-il y penser. Faut-il le vouloir.

Je suis triste, c’est un fait, mais j’espère surtout qu’il va bien. Sincèrement et comme toujours, je lui souhaite le meilleur, mais cette année c’est décidé, j’arrête. J’arrête de prendre des nouvelles de ceux qui ne veulent pas en donner, j’arrête de me soucier de ceux qui ne se soucient pas de moi, oui j’arrête.

De belles résolutions, qui comme toutes les résolutions…

…alors je t’embrasse et te souhaite une bien belle année!

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Avant-propos

"C’est fou, le pouvoir de diversion d’un homme que son travail ennuie, intimide ou embarrasse : travaillant à la campagne (à quoi? à me relire, hélas!), voici la liste des diversions que je suscite toutes les cinq minutes: vaporiser une mouche, me couper les ongles, manger une prune, aller pisser, vérifier si l’eau du robinet est toujours boueuse (il y a eu une panne d’eau aujourd’hui), aller chez le pharmacien, descendre au jardin voir combien de brugnons ont mûri sur l’arbre, regarder le journal de radio, bricoler un dispositif pour tenir mes paperolles, etc. : je drague.

(La drague relève de cette passion que Fourier appelait la Variante, l’Alternante, la Papillonne.)"

Roland Barthes par Roland Barthes

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