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26 mai 2015 2 26 /05 /mai /2015 10:48
Un Français

Hier soir j’ai lu ce billet : http://www.diasteme.net/2015/05/25/un-francais-4/

Triste non ?

Je ne vois pas bien quoi faire pour aider mon ami.

Il me semble important d’attirer l’attention sur le problème. Résumons.

Diastème a réalisé un film. Je ne vous parlerai pas du film ici, pas maintenant, pour la simple et bonne raison que je ne l’ai pas encore vu.

Mais j’en sais suffisamment pour défendre sa diffusion. J’ai lu le scénario, j’ai assisté au tournage d’une scène, et je connais le réalisateur. Je connais sa sincérité, son honnêteté, je mesure l’énergie qu’il a mis dans ce projet, je connais la qualité de tout ce qu’il fait, sa délicatesse, la profondeur de son regard artistique.

Comme j’ai pu, j’ai suivi. J'ai suivi la réalisation de ce film de l'écriture à sa finalisation. De loin en loin je l’ai vu stressé, fatigué, content, heureux, fier aussi. Jusqu'à hier soir où je l'ai senti abattu.

Comme vous avez pu le lire dans son texte, les exploitants refusent massivement de diffuser son film. Ils ont peur. Peur de quoi ? J’ai fait lire le texte écrit par Diastème sur son blog à des personnes extérieures, et j’ai remarqué que tout le monde ne comprenait pas bien de quoi avaient peur ces gens. Alors soyons clairs : non, ces gens n’ont pas peur de ne pas faire d’entrées, ils n’ont pas peur d’essuyer un échec commercial. Non. Ils ont simplement peur de soutenir un éventuel message politique, et du coup ils ont peur des représailles.

Et moi je trouve ça triste que les menaces d’une poignée de fachos fassent reculer des exploitants de salle. Et je pense qu’ils font une grosse erreur en cédant à la peur.

N’oublions pas l’essentiel. Ce film est une fiction, c’est du cinéma. Certes ce film apporte un éclairage historique et politique intéressant, important dans le contexte actuel, mais il raconte avant tout une histoire.

Il est donc important que les journalistes relaient cette histoire, il est important que les gens influents en parlent autour d’eux. Pas forcément du film, non, je ne vous demande pas de faire la promotion d’un film que vous n’avez pas vu, mais de ce malaise qui s’installe en amont de sa sortie.

Les choses doivent changer d’ici le 10 juin, date de sortie du film en salle.

Alors après, bien sûr qu’il faudra aller le voir ce film, pour se faire une idée, bonne ou mauvaise, pour se forger sa propre opinion, pour comprendre les enjeux et conséquences du sujet traité.

Vous aurez le droit d’aimer, de ne pas aimer, là n’est pas la question. Quand la critique est constructive, elle est toujours pertinente. Pour le moment il n’est pas encore question de critique, non, c’est trop tôt.

La question du moment est celle de la censure, cette censure insidieuse, dictée par la peur, qui risque de condamner un film avant même qu’il ne puisse aller à la rencontre de son public.

Faites circuler ce billet, faites circuler celui de Diastème, faites que cela se sache, faites bouger les lignes, et ne laissez pas gagner la haine.

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Avant-propos

"C’est fou, le pouvoir de diversion d’un homme que son travail ennuie, intimide ou embarrasse : travaillant à la campagne (à quoi? à me relire, hélas!), voici la liste des diversions que je suscite toutes les cinq minutes: vaporiser une mouche, me couper les ongles, manger une prune, aller pisser, vérifier si l’eau du robinet est toujours boueuse (il y a eu une panne d’eau aujourd’hui), aller chez le pharmacien, descendre au jardin voir combien de brugnons ont mûri sur l’arbre, regarder le journal de radio, bricoler un dispositif pour tenir mes paperolles, etc. : je drague.

(La drague relève de cette passion que Fourier appelait la Variante, l’Alternante, la Papillonne.)"

Roland Barthes par Roland Barthes

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